La baisse des limitations de vitesse sur routes secondaires de 90 à 80 km/h se précise
0Ce mercredi 16 mars 2014 au matin, le Comité national de la Sécurité Routière (CNSR) rendait son avis sur une question ô combien sensible : la réduction de la vitesse de 90 à 80 km/h sur les réseaux secondaires. Il y a quelques mois, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur avait évoqué cette mesure comme un pas important dans l’objectif de faire baisser la mortalité routière. Mais il attendait la recommandation du CNSR.
Cette mesure est depuis le début une affaire de déclarations. En juillet dernier, Valls l’avait déclarée comme « inéluctable ». En octobre 2013, il évoquait à nouveau le sujet. En janvier il temporisait. Là, l’annonce n’est pas venue de lui mais directement du CNSR, par le biais de l’AFP. Un tempo curieux alors que, comme l’indique l’association 40 millions d’automobilistes, une réunion sur la question était prévu ce même mercredi 26 mars. Pour l’association, la décision est déjà prise et les concertations sur le sujet ne devraient pas amener grand chose sur cette « mesure déjà entérinée d’avance ».
Pour Pierre Chasseray, délégué général de l’association, met en garde le gouvernement contre la réaction des automobilistes : « Si le Conseil national de Sécurité routière n’est rien d’autre qu’une simple chambre d’enregistrement visant à apporter une caution aux décisions arbitraires et dogmatiques du ministre de l’Intérieur, il ne faudra pas s’étonner que l’opinion publique se lève et manifeste son mécontentement ».
« S’il voulait réellement réduire leur nombre, il se pencherait davantage sur les premières causes de mortalité : l’alcoolémie et la somnolence au volant »Selon l’association, les motivations du ministres sont avant tout pécuniaires. Le communiqué de 40 millions d’automobilistes évoque ainsi le Projet annuel de Performance, annexé au Projet de Loi de Finance 2014, qui mentionne que les radars doivent rapport 800 millions d’euros. « Sa motivation n’est pas de réduire le nombre de décès sur les routes de France, car si l’on regarde les chiffres d’un peu plus près, nous constatons que les accidents mortels sont déjà en constante diminution et ce, sans la moindre mesure de répression supplémentaire. L’arsenal répressif est déjà extraordinairement lourd. Et s’il voulait réellement réduire leur nombre, il se pencherait davantage sur les premières causes de mortalité, qui sont l’alcoolémie et la somnolence au volant », détaille ainsi 40 millions d’automobilistes. L’association annonce qu’elle va prochainement prouver que cette mesure n’aura pas l’effet escompté.
Une pétition contre la baisse des limites de vitesse
Elle a d’ailleurs lancé un site pétition contre cette mesure : www.nonalabaissedeslimitationsdevitesse.com. Lorsque vous envoyez l’email, l’association annonce que votre signature « vient d’être envoyé au Président de la République, Au Premier Ministre, Au ministre de l’intérieur ainsi qu’aux députés et sénateurs de votre département ». Rien que ça !
Au passage, on ne parlera pas du moment choisi pour cette réunion, en plein entre deux tours d’une élection municipale difficile à gérer pour le gouvernement… On devrait en savoir plus prochainement sur cette mesure polémique.