Alcool au volant : un stage plutôt que 6 points, témoignage d’une contrôlée positive
0Être contrôlé positif à l’alcool au volant et ne pas perdre de points ? C’est possible, mais pas partout. Le Blog auto Sélection a rencontré Anais M.*, habitante de Toulouse, qui a récemment été contrôlée positive à l’alcool. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’a pas perdu ses 6 points. Les forces de l’ordre lui ont proposé une autre alternative : effectuer un stage de récupération de points. Elle nous en dit plus, nous raconte son expérience et son bilan du stage.
Pouvez-vous nous décrire brièvement dans quelles circonstances vous êtes-vous fait contrôler ?
J’ai été contrôlée un jeudi soir à 22h à l’entrée du périphérique, au niveau de la sortie Balma (banlieue Toulouse Est). Ils m’ont fait souffler une première fois avec un appareil sur lequel s’est affiché « alcool« . Le gendarme m’a donc fait souffler dans un autre appareil qui lui a indiqué que j’étais positive. Il m’a donc demandé de venir garer ma voiture et m’a fait souffler dans un dernier appareil qui, lui, a mesuré mon taux d’alcoolémie. J’avais un taux de 0,32 mg/l (rappel : la loi impose de ne pas dépasser un taux de 0,25 mg/l)
Pouvez-vous nous décrire le système qui vous a été proposé par le gendarme ? Pourquoi ce système vous-a-t-il été proposé ?
Le gendarme m’a proposé une alternative qui consistait à passer un stage de deux jours. Ceci me permettait de ne pas perdre mes 6 points. Je n’ai pas payé l’amende de 135 euros et en contrepartie, j’ai payé le stage de 222 euros à un organisme privé. Cette alternative est proposée en Haute Garonne lorsque c’est le premier contrôle positif que nous avons et uniquement le premier, et lorsque le taux est compris entre 0,25 mg et 0,40 mg. Bien évidemment, nous ne sommes pas du tout obligés d’accepter.
Précisons également que cette proposition d’alternative faite aux automobilistes n’est pas systématique. Le stage au lieu des 6 points : uniquement pour un 1er contrôle, et si le taux est entre 0,25 et 0,4 mg/LCette décision appartient au préfet de chaque département. Elle a également été mise en place à Bordeaux mais a été arrêtée en raison d’un taux d’accident dus à l’alcool trop importants. Le Gers, département où l’alcool fait également des ravages, ne peut profiter de cette alternative par exemple.
Le fait de ne pas perdre de points a dû être un soulagement pour vous ?
Cela a été un réel soulagement, voire une chance et je n’ai pas hésité une seconde lorsqu’il m’a proposé cette solution.
Le stage est-il du coup le même que ceux que font les personnes qui veulent récupérer les points ?
Le stage est le même que pour les personnes qui souhaitent récupérer 4 points.
Pouvez-vous nous raconter brièvement le stage, son contenu ? Est-ce intéressant ?
L’idée que je me faisais de ce stage était relativement floue et j’appréhendais un petit peu. Nous étions 17, majoritairement des hommes allant de 20 à environ 70 ans. Sur les quatre femmes présentes, trois étaient là suite à un contrôle positif à l’alcool et environ six hommes étaient également là pour effectuer ce stage alternatif.
Lors de la première matinée, chacun se présente et explique la raison de sa venue. Quatre d’entre eux n’effectuaient pas ce stage pour la première fois. Pour la plupart, ils avaient attendu le dernier moment pour venir, dans la mesure où il ne leur restait que 2, 3 ou 4 points grand maximum. Les trois demi- journées restantes ont été consacrées à des échanges autour de trois thèmes principaux : l’alcool, la vitesse et le téléphone. Les deux formatrices (une psychologue et l’autre formatrice de moniteur d’auto-école) nous ont amenés à réfléchir sur nos actions et sur ce que nous pourrions changer dans notre conduite. Cela se fait sans jugement et sans aspect moralisateur. Nous n’avons pas eu, comme nous pourrions l’imaginer, de films ou photos trash comme a pu publier la Sécurité routière.
Quels enseignements retirez-vous de cette expérience liée à l’alcool au volant ?
Cette expérience a été enrichissante. On peut souvent passer à travers les mailles du filet, mais là les mailles se sont resserrées. Peut-être fallait-il en arriver là pour que réellement je prenne conscience des conséquences que cela peut avoir. Je suis ressortie de cette formation pleine de bonnes résolutions pas seulement par rapport à l’alcool mais également par rapport à la vitesse.
* Afin de préserver l’anonymat de cette personne, son prénom a été modifié.