La contrefaçon automobile en pleine explosion
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Le Figaro se faisait l’écho, il y a quelques jours d’un phénomène qui est entrain de prendre une ampleur sans précédent : la contrefaçon automobile. Les chiffres, pointés par L’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ), sont en effet assez alarmants. Il y est révélé dans un focus publié ce mois de juin 2011 qu’entre 2008 et 2009, la contrefaçon automobile a été multipliée par 66. c’est-à-dire qu’elle est désormais plus importante que celle qui concerne le tabac, les jouets ou encore les médicaments. Cela concerne principalement des pièces détachées automobiles comme les plaquettes de freins, les balais d’essuie-glace, les filtres… Dans le détail, en 2008, un peu plus de 560 000 pièces automobiles contrefaites avaient été saisies par l’Organisation mondiale des douanes. Ce chiffre est passé à 37,6 millions en 2009. Le rapport précise que 27% de toutes ces pièces contrefaites ont été trouvées dans une seule cargaison de marchandises ! Et que c’est la Chine qui arrive, presque sans surprise, en tête des contrefacteurs.
Contrairement aux autres secteurs principalement victimes de contrefaçon, la partie automobile est la seule à être en hausse. Tabac, jouets et médicaments connaissent tous une baisse, respectivement – 32%, – 76,6% et – 7,4% de contrefaçons saisies en 2009. Au-delà de l’aspect économique indéniable pour les marques, ce phénomène laisse un aussi un arrière goût de danger pour l’ensemble des automobilistes. La sécurité d’une voiture n’est pas chose à prendre à la légère et la présence de pièces de moindre qualité pourrait constituer un risque potentiel. Il y a quelques années, la découverte de plaquettes de frein constituées de sciure et arrivées des pays de l’Est avaient défrayé la chronique. Des tests effectués sur celles-ci avaient montré d’importantes lacunes en terme d’efficacité. Idem pour les tests effectués sur des filtres contrefaits qui mettaient clairement en danger la durée de vie des moteurs et donc de la voiture occasion comme neuve.
Le problème est d’autant plus complexe qu’il peut s’avérer difficile de faire la différence entre des pièces contrefaites et originale. Il ne faut également pas confondre pièces construites par une marque et celles pour qui ce n’est pas le cas. Ces dernières restent à fait normale et sont juste moins chère que les pièces constructeurs. Le discours des concessionnaires auto est parfois un peu alambiqué sur ce point, ceux-ci prônant l’utilisation de pièces constructeurs d’origine au détriment de pièces souvent bien moins chères.
En contrepartie de cette hausse des pièces automobiles contrefaites, les services des douanes ont de leur côté multiplié les saisies avec une hausse de 119% depuis 2008.