Rétrofit : passer des énergies fossiles à l’électrique
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Moteur électrique | photo Flickr

Moteur thermique | Photo Flickr
La protection de l’environnement est l’affaire de tous. Le gouvernement français, avec sa loi d’orientation des mobilités, essaye de faire avancer les choses progressivement. La légalisation du Rétrofit fait partie de ces avancées.
Un nouveau pas vers la loi d’orientation des mobilités
Si cette pratique est déjà autorisée chez certains de nos voisins européens, en France, ce n’est possible que depuis le 04 avril 2020. C’est dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités que l’arrêté du 13 mars 2020 « relatif aux conditions de transformation des véhicules à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible », qui fixe le cadre réglementaire autorisant la conversion, est paru au Journal Officiel n°0081 le 03 avril 2020.
Qu’est-ce que le Rétrofit ?
Cette transformation implique le retrait du moteur thermique, du réservoir et du système d’échappement, pour le remplacer par des batteries ou piles à combustible et équiper le véhicule d’une prise de recharge.
Qui est habilité à procéder à la transformation ?
La conversion ne peut être effectuée que par un installateur spécialisé dans le rétrofit agréé. Actuellement, une dizaine de garages sont agréés sur le territoire français.
Quelles sont les conditions ?
Pour les automobilistes intéressés, ils doivent savoir que cette modification n’est applicable que sous certaines conditions. Les véhicules convertis à l’électrique, à batterie ou à pile à combustible :
- Sont équipés d’un groupe motopropulseur dont la puissance est comprise entre 65 % et 100 % de la puissance d’origine (entre 40 % et 100 % pour des véhicules des catégories L1e à L5e).
- Leur masse à vide ne pourra excéder plus ou moins 20 % de la masse à vide.
- La répartition des masses ne pourra excéder plus ou moins 10 % de la répartition d’origine entre les essieux.
- Ils doivent avoir plus de 5 ans et appartenir aux catégories M ou N soient les voitures, utilitaires, bus, camions, …. Les 2 ou 3 roues doivent appartenir à la catégorie L et avoir plus de 3 ans.
- Immatriculé en France dans une série définitive
- Utilise au moins une motorisation thermique à allumage commandé ou à compression.
- Les voitures de collection et les engins agricoles ne peuvent pas bénéficier de ce dispositif.
Combien ça coûte ?
Le coût de cette transformation risque d’être un frein non-négligeable pour bon nombre d’automobilistes. En effet, il faut prévoir un budget de 10 000 € environ selon le type de motorisation électrique qu’il est possible d’installer (batterie ou à pile à combustible) sur le véhicule. Actuellement, aucune aide gouvernementale n’est disponible.
La facture peut sembler élever quand on sait que l’autonomie du véhicule sera d’environ 100 kilomètres. Le site retrofuture spécialisé dans le retrofit, donne quelque précision sur le coût d’une telle transformation selon le modèle : « Le coût varie vraiment en fonction du modèle de véhicule et de la capacité de stockage batterie souhaitée. La fourchette de prix ira de 8 000 € pour une petite citadine (avec 75 km d’autonomie) à plus de 50 000 € si c’est une voiture exceptionnelle, et/ou si vous voulez/pouvez mettre 600 km d’autonomie. Pour les camions, cela dépend vraiment de la complexité du retrofit et… du besoin du client. Assez classiquement, les coûts diminueront à l’avenir grâce aux ventes grandissantes, aux économies d’échelles et aux volumes d’achats des batteries et des pièces. Et encore + si l’Etat, la région, la ville participe à la prime à la conversion qui nous semble totalement adaptée. »
Quelles sont les démarches après la transformation ?
Une fois la transformation effectuée, les véhicules doivent obtenir un certificat d’homologation afin de mettre à jour leur carte grise. Son coût dépend du département de résidence.
L’automobiliste qui oublie de signaler le changement de motorisation dans un délai de 1 mois après les travaux en-cours une amende de 4ème catégorie pouvant atteindre les 750 €. De plus, lors du contrôle technique, si la carte grise ne correspond pas au véhicule, celui-ci est automatiquement soumis à contre-visite.
Une option à étudier
Le gouvernement français prévoit de faire un bilan complet dans 2 ans pour faire le point sur le nombre de transformations réalisées en France. Il souhaite pouvoir établir une carte complète des garages agréés, ainsi que la liste des différents problèmes rencontrés par les constructeurs et les solutions trouvées pour procéder à la conversion.
La loi d’orientation des mobilités prévoit également la fin de la commercialisation des véhicules à moteur thermique à l’horizon 2040. C’est une des raisons pour lesquelles la France incite les automobilistes à acheter des voitures électriques ou hybrides, ou à procéder à la conversion avec le retrofit.
Si vous souhaitez passer à l’électrique mais vous n’êtes pas intéressé par le retrofit, vous pouvez opter pour l’achat d’une voiture électrique d’occasion.