Interdiction avertisseurs radars : confusion totale sur la question
0Les avertisseurs radars transformés en avertisseurs de zones dangereuses… On en est là. Mais qu’en est-il réellement ? Première chose qui est sûre, quelle que soit la marque (Coyote, Wikango, Inforad, Avertinoo, Eklaireur…), ces boîtiers ou les applications qui existent sur smartphone ne vont pas être interdits comme cela avait été annoncé au départ par le gouvernement. Les fabricants ont obtenu leur survie et il restera possible de posséder ce genre d’applications dans sa voiture. Mais quels changement pour les utilisateurs ?
La réunion qui s’est tenue le 27 mai dernier a débouché sur la volonté commune de l’Afftac (Association française des fabrication de technologies d’aide à la conduite) et le ministère de l’Intérieur d’élaborer un protocole d’accord. Celui-ci devrait être signé avant la période estivale. Or, comme cela a été le cas depuis le début de cette vague de nouvelles mesures de sécurité routière, la communication n’est pas claire. Les communiqués des uns et des autres laissent planer des zones d’ombre, des déclarations de ministres ou de leurs porte-parole viennent s’ajouter là-dessus… Le gouvernement semble bien maintenir son cap, mais ce n’est pas ce qu’on comprend à la lecture des communiqués de l’Afftac… Alors qu’en penser ?
L’échange d’informations sera-t-il toujours possible ?
L’aspect communautaire est un peu la base de ces appareils. Et la ministère n’a pas remis en cause la possibilité de partager et d’échanger des informations entre membres de la communauté. Il précise cependant que le travail à venir va porter sur le développement « d’un ensemble de fonctionnalités contribuant à améliorer la sécurité routière ». Le gouvernement compte donc bien avoir son mot à dire sur les évolutions de ces appareils d’aide à la conduite. Est-ce à dire que chaque alerte partagée sera contrôlée ou filtrée ?
Quelles seront les informations échangées ?
L’Afftac annonce que les boîtiers permettront l’échange d’informations en temps réel et que celles-ci garderont toute leur pertinence, leur précision et leur actualité. Dans le communiqué de l’Afftac, il n’est effectivement plus question de radar (le mot n’est d’ailleurs utilisé qu’une fois dans le dernier communiqué). Selon l’association, « les signalements concerneront des zones dangereuses clairement identifiables »… Le signalement des radars fixes et mobiles étaient une des utilités de ces boîtiers. On ne sait pas réellement ce qu’il en est. Une zone, c’est vaste, cela couvre plusieurs centaines de mètres, voire plusieurs kilomètres.
« En aucun cas ils ne communiqueront la présence de radars »
Le gouvernement a apporté sa précision sur la question : « Ce seront des systèmes d’aide à la conduite, mais en aucun cas, ces systèmes permettront de communiquer la présence de radars fixes ou mobiles », a assuré le porte-parole du ministère de l’Intérieur. Voilà qui a le mérite d’être clair. « Les zones dangereuses, ce sont les zones accidentogènes, pas forcément les zones où il y a des radars », a affirmé de son côté Thierry Mariani, le secrétaire d’État aux transports. Le communiqué envoyé après la réunion avec l’Afftac expliquait : « En complément des radars pédagogiques qui seront placés sur des secteurs routiers accidentogènes, les zones dangereuses seront ainsi signalées sur la longueur de l’itinéraire afin de permettre aux automobilistes d’adapter leur vitesse en fonction des limitations et des circonstances. »
Petit détail intéressant, le communiqué de l’Afftac explique que les informations des utilisateurs, partenaires et prestataires seront contenues dans les serveurs de ces sociétés, qu’elles en resteront la propriété exclusive et qu’elles n’auront pas vocation à être communiquées. Une façon d’aller dans le sens du gouvernement qui a rendu illégale la diffusion de la carte des radars fixes.
Quelles informations communiquées par les services publics ?
Selon le communiqué du ministère, « les services de l’Etat apporteront ainsi leur appui à la diffusion de l’information, qu’il s’agisse des vitesses autorisées, de l’état du trafic ou de la lutte contre la somnolence ». Il n’est pas ici question de communiquer sur la position des radars, que ce soient les radars fixes avec les mises à jour qui vont s’opérer (le gouvernement a prévu d’en installer 1000 de plus d’ici 2012), ou les radars mobiles.
La grogne toujours là, les utilisateurs ont le sentiment d’avoir été bernés
Si les fabricants de ces désormais « appareils d’aide à la conduite » semblent satisfaits et affirment que rien ne va changer, l’inquiétude des automobilistes et des usagers est un peu différente après cette réunion. La page Facebook de l’Afftac se fait d’ailleurs le réceptacle de cette tendance. Jusqu’à y lire que les fabricants d’avertisseurs ont décidé de jouer le jeu pour sauver leur business… La grande manifestation prévue le week-end du 18 juin reste bel et bien d’actualité et le débat sur la sécurité routière loin d’être clos. Les informations relatives à celle-ci sont trouvables sur le site de l’Union des usagers de la route : www.uniondesusagersdelaroute.com
D’autres applications ?
D’autres applications communautaires du même genre que Coyote ou Wikango existent, comme Trapster, dont les serveurs sont localisés hors du sol français. Elles ne sont donc pas concernées par ces règlementations et pourraient intéresser des automobilistes soucieux de ne pas perdre de points sur leur permis au moindre dépassement de 3km/h de la vitesse autorisée sur route.