Voitures d’occasion : un choix écologique ?
0Ces dernières années, les réglementations en matière d’émission de gaz à effet de serre se sont faites plus strictes. En cause, les inquiétudes grandissantes autour de la question du changement climatique et du développement durable. Représentant plus de 30% des émissions de gaz à effet de serre en France, le secteur des transports est l’une des principales cibles. Les qualités environnementales de votre voiture sont plus importantes que jamais.
Mais justement, quand on parle de voiture, quelle est la solution la plus écolo : la neuve ou l’occasion ?
Deuxième main ou sortie d’usine ?
Beaucoup de personnes pourraient penser que la voiture neuve est la solution la plus écoresponsable quand vient le moment d’en acheter une. Et pour cause, les modèles récents embarquent plusieurs technologies dernier cri qui contribuent à la réduction des émissions de gaz. Cela dit, dans les faits, on constate qu’acheter une voiture neuve n’est pas la meilleure option environnementale.
D’après Elite Auto, (l’un des leaders du secteur), 5.258 millions de voitures d’occasions se sont vendues en France en 2022. La conscience environnementale est l’un des facteurs qui motive les potentiels acheteurs à délaisser le marché du neuf. Certes, ce n’est pas le facteur principal.
S’il est vrai qu’ une voiture neuve n’émet que de très faibles quantités de gaz, toute la logistique et l’ingénierie impliquées dans la fabrication et l’assemblage du véhicule ont un impact environnemental important
C’est beau, c’est neuf, mais ça pollue
Le charme irrésistible des voitures d’occasion réside principalement dans leur accessibilité financière. Cependant, ce n’est pas leur seul atout. Elles séduisent également les personnes particulièrement concernées par l’écologie.
La création et le recyclage d’une voiture s’accompagne d’une empreinte carbone massive. Oxyde nitreux, dioxyde de carbone, méthane, etc, la liste des gaz toxiques rejetés dans l’atmosphère est longue. Notre société contemporaine orientée sur un mode vie ou l’hyper consommation règne en maître au dépit de nos intérêts personnels et collectifs, nous pousse irrémédiablement par tous les moyens possibles à mettre la main à la poche afin d’acquérir la dernière voiture à la mode, dotée de l’ultime gadget.
Ainsi, la course au toujours plus neuf est inévitablement plus polluante que la vision opposée qui consiste à chouchouter et maintenir sa vieille voiture jusqu’au bout du chemin.
Une étude Toyota révèle que 28% des émissions polluantes d’un véhicule sont attribuées uniquement à sa conception. Par conséquent, avec le recyclage, plus d’un tiers de l’empreinte d’un véhicule est décorrélé de son utilisation. L’adoption des voitures d’occasion s’inscrit donc comme une solution écologique.
Enfin, lorsque l’on prend conscience que 29% de la production de gaz à effet de serre sont émis par le transport, et que les automobilistes sont responsables à eux seuls de 80% des gaz à effet de serre, dont 80% sont liés aux particuliers, on saisi l’ampleur de l’impact écologique de cette industrie.
Une voiture neuve pollue moins, donc ne faudrait-il pas acheter du neuf ?
Il est vrai qu’une voiture neuve pollue généralement moins qu’un vieux tacot. Mais, comme mentionné plus haut, il est essentiel de prendre en compte la pollution liée à la fabrication et au recyclage. D’ailleurs, le mot déconstruction est plus indiqué, que recyclage, car une partie importante des éléments d’une voiture viendront s’entasser sur des montagnes de déchets ou pire termine dans les océans.
Ainsi, pour compenser les émissions émises par la production et la destruction d’un véhicule neuf, il faudrait qu’un automobiliste conduise au minimum 250 000 km. Soyons honnêtes : peu de personnes conduisent autant.
Une voiture d’occasion pour monter en gamme
Comme vous le savez sûrement, un véhicule neuf subit une décote extrêmement violente au cours des 3 premières années de sa courte existence. Lors des 12 premiers mois, votre nouveau bébé, perd 15 à 25% de sa valeur et entre 30% et 50% lors des 3 premières années. Par conséquent, il est bien plus logique de saisir l’opportunité que cette décote vous offre et de s’orienter vers une voiture d’occasion, quitte à se faire plaisir et monter un peu en gamme. Une façon de penser à soi, tout en réduisant son impact écologique.
Pour vous convaincre de faire le choix Vert, voici quelques conseils utiles pour choisir la voiture qui subira le plus de décote.
- Jetez de préférence votre dévolu sur une petite française plutôt qu’une grosse allemande.
- Les marques telles que Renault, Citroën, Peugeot peuvent perdre jusqu’à ¼ de leur valeur la première année.
- Fuyez les marques premium et les modèles rares, fabriqués à peu d’exemplaires.
- Les couleurs moins standards subissent également une décote plus rapide.
- Laissez parler votre âme d’écologiste et optez pour une voiture électrique. Et oui, bonne nouvelle. Au plus une voiture pollue, au moins elle se décote. Donc, une voiture électrique se décote plus vite qu’une essence qui elle-même souffre du même phénomène en comparaison à une diesel.
Conclusion
En somme, peu importe si votre approche est purement rationnelle, écologique ou économique, le choix d’une voiture “made in france”, électrique et d’occasion s’avère la solution la plus optimale.
Si les voitures neuves peuvent offrir des technologies plus avancées en matière d’émissions, l’empreinte carbone liée à leur production et à leur recyclage annihile ce bénéfice. Ce n’est donc pas le choix le plus vert. Il est donc plus logique de viser les décotes vertigineuses pouvant atteindre jusqu’à 40% dès la première année, et minimiser son impact environnemental est donc un choix responsable.
- impacte environnementale de recyclage