McLaren P1 sur le Nürburgring : le récit de Chris Goodwood et photos
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McLaren n’a pas communiqué son chrono réalisé sur le Nurburgring. La marque a juste annoncé avoir franchi le seuil mythique des 7 minutes. Photos McLaren Automotive Limited
Faute de temps précis sur sa course, McLaren a levé un peu le voile sur le record que sa P1 a réalisé sur la Nordschleife du Nürburgring. La vidéo est tout simplement superbe. Voici ici quelques photos de cet événement et le témoignage et récit de Chris goodwood, le pilote McLaren qui a réalisé ce temps de moins de 7 minutes sur la Nordschleife du Nürburgring.
« Ce circuit ressemble aux montagnes russes de l’enfer. En tout cas, la voiture reste toujours bien équilibrée et posée et elle vous donne envie de pousser plus loin les niveaux d’adhérence et ses performances », explique Goodwin. « L’accélération allant du virage de l’Aremburg tout au long du Fuchsröhre est absolument surprenante. Avant je n’avais eu ce type d’expérience que dans une voiture de Formule 1. Cette portion du circuit qui serpente en descente est pris à toute allure, en utilisant le DRS (Drag Reduction System) et en changeant de vitesses tout le temps jusqu’en bas de la vallée. La compression qui en découle applique un maximum de force gravitationnelle verticale sur la voiture. Cette force exerce une forte charge sur les pneus, le châssis et l’aileron, mais il suffit de relâcher un petit peu la pression sur l’accélérateur pour compenser cet effet. »
Le pilote évoque également les nombreux sauts qui ont rendu le Nordschleife célèbre : « Ils sont un défi encore plus redoutable que d’habitude, étant donné la vitesse extraordinaire à laquelle nous les abordons. Flugplatz et La voiture paraît s’envoler et on atteint la vitesse maximum de 330 km/h en moins de deux.Pflanzgarten sont engagés à une très grande vitesse, mais l’appui aérodynamique généré s’oppose aux vitesses d’approche et maintient le véhicule vraiment stable en phase d’ « atterrissage ». Il s’agit de virages qui font peur indépendamment de la voiture que l’on conduit, mais je ne me suis jamais senti autant en sécurité. C’est super. A la hauteur de Bergwerk [le virage où Niki Lauda a eu son accident tristement célèbre au cours du GP allemand de 1976], vous devez tourner à la dernière minute afin de conserver autant de vitesse que possible pour engager la ligne droite qui suit sans perdre sa trajectoire. Dans cette circonstance l’incroyable système de freinage et la direction extrêmement précise de la McLaren P1 se sont avérés cruciaux, car j’ai pu remettre le pieds sur l’accélérateur sans heurts et rapidement. Il s’agit d’une partie rapide du circuit qui est vraiment fantastique quand on la négocie bien. »
Le pilote est soumis à 3,9 g
Reprenant immédiatement de la vitesse à la sortie de Bergwerk, le révolutionnaire système RCC (RaceActive Chassis Control) permet à la McLaren P1 de rester bien plantée et équilibrée dans une portion du circuit particulièrement cahoteuse. Chris Goodwin continue son récit : « Avec une voiture si rapide, la stabilité est aussi importante qu’une bonne adhérence et les portions du circuit les plus cahoteuses sont souvent également les plus rapides. La montée incessante vers le Karussell est ménagée en quelques moments spectaculaires pendant que toute la force de la transmission pousse la voiture sur cette longue pente. Au sommet de la colline il y a l’un des virages les plus rapides du tour, avec une vitesse d’approche d’environ 300 km/h. Ici le circuit est vraiment cahoteux, mais pour négocier le virage il suffit d’un petit coup de frein en cinquième vitesse ».
Les forces latérales atteignent leur pic quand la McLaren P1 arrive à la surface bétonnée aux talus fortifiés du Karussell et fait un virage de plus de 180 degrés. En termes de force gravitationnelle latérale, le pilote est soumis à 3,9 g.
La McLaren P1 entre désormais dans les phases finales du tour et s’approche du sprint pour couper la ligne d’arrivée. Montée sur des pneus de route Pirelli spécialement développés pour cette voiture de série, la McLaren P1 a tenu un rythme d’enfer, avec un pic sur la ligne droite de Döttinger Hohe à la vitesse limitée électroniquement de 330 km/h disponible en mode « Race ».
L’aileron arrière passe de 29° à 0°
Pendant tout le tour, il y a eu un changement de vitesse, en moyenne, toutes les six secondes et, à la différence de ce qui se passe en Formule 1, lorsque l’utilisation du DRS est limitée à une ou peut-être deux zones désignées pour aider lors des dépassements, le système a été utilisé à hauteur de 9% du tour entier à sept occasions différentes pendant que Goodwin s’acheminait vers la ligne d’arrivée. Le système est actionné par un bouton monté sur le volant et il permet d’amener l’aileron arrière de 29° à 0°. Une fois actionné, le DRS permet de réduire de 60 % l’appui de la voiture.
« Vous laissez derrière vous la ligne droite de Döttinger Hohe en un clin d’œil », explique Goodwin. « A partir de Galgenkopf l’accélération est brutale, mais quand on presse le bouton du DRS, elle monte encore plus pendant que la voiture paraît s’envoler et on atteint la vitesse maximum de 330 km/h en moins de deux. Puis la voiture se stabilise – à sa vitesse de croisière – une vitesse surréaliste, avec le macadam et le paysage montagneux d’Eifel qui filent vite comme s’il s’agissait d’images d’un film à avance rapide ».