Waze : l’application pour smartphone qui crée la polémique
0Avez-vous entendu parler de l’application Waze ? Il s’agit d’une application de cartographie qui propose un certain nombre de fonctionnalités communautaires, notamment au niveau de la circulation. On peut ainsi facilement obtenir des infos sur les travaux, les accidents, les embouteillages… Mais on peut aussi obtenir des informations sur les contrôles radars fixes ou mobiles et les contrôles alcoolémie. Et c’est précisément ce point qui pose problème.
Depuis janvier 2012, la détention d’un avertisseur de radars est interdite en France. Elle est même lourdement punie d’une amende de 1 500 euros, d’un retrait de six points et par la saisie de l’appareil. On se souvient du foin qui avait été occasionné par l’annonce de cette suppression. Les Coyote et autres Wikango étaient monté au créneau et était arrivé à un accord avec le gouvernement pour non plus interdire ces appareils et applications mais les aménager différemment. Exit les alertes radars et bienvenues aux fameuses zones de danger (longues de 4 km sur autoroute, de 2 km sur route et de 300 m en agglomération). Une zone de danger peut comporter tout et n’importe quoi (un radar, un simple contrôle de police, un contrôle alcoolémie, un danger autre..) On n’a plus parlé d’avertisseurs de radars mais d’assistants à la conduite.
L’application Waze est-elle hors la loi ?
Waze pose problème car il ne respecte pas cette nuance et annonce clairement la présence de radars ou de contrôles de police et gendarmerie. « Il indique des points fixes où il y a des radars, ainsi que des contrôles d’alcoolémie. On trouve tout à fait regrettable que les pouvoirs publics n’aient rien fait depuis plusieurs mois pour faire respecter la loi« , note ainsi Didier Quillot, PDG de Coyote.
Et ce qui inquiète encore plus les fabricants d’assistants à la conduite, c’est le fait que Waze ait été racheté par Google en juin dernier, moyennant entre 1 et 1,3 milliards de dollars. La petite société israélienne, créée en 2008, est ainsi passée dans la giron d’une des sociétés les plus puissantes au monde. Google avait par la suite annoncé vouloir intégrer Waze sur Google Maps, notamment en France. Les fabricants s’inquiète donc, à juste titre, de ce nouveau concurrent, et pas des moindres, qui ne se plie pas au pacte conclu en 2011 avec le gouvernement. Waze est par ailleurs une application gratuite (ce que ne sont plus la plupart des concurrents français), internationale, et elle a déjà fait du maal sur le marché français des assistants à la conduite.
Hors la loi ou pas ? Bonne question ! On peut utiliser la fonction communautaire pour signaler une zone de danger. C’est ce que dit la loi. Avec Waze, on est plutôt dans un genre de conversation privée entre deux wazers. Cela change-t-il la donne ? Reste que Waze est une application que l’on installe sur son téléphone et que les forces de l’ordre ne sont a priori pas autorisées à vérifier lors d’un contrôle. Comme le rappelle l’article d’Auto addict, « les policiers ne peuvent examiner votre smartphone – qui comporte des données personnelles – que sur commission rogatoire ». L’amende et les 6 points ne sont donc pas pour tout de suite.
« Les démarches sont en cours »
Contacté par l’AFP, un porte-parole de Waze a indiqué que l’entreprise prévoyait de rencontrer les équipes ministérielles chargées de la sécurité routière, afin d’explorer la modification de sa fonctionnalité sur les radars et de la rendre compatible avec les autres systèmes de navigation en France. « Un rendez-vous est fixé » avec Google France, confirme la Sécurité routière à l’AFP. « Certaines fonctionnalités de cette application sont évidemment illégales. Mais les démarches sont en cours. »
Affaire à suivre donc…
D’ici là, si vous souhaitez consulter la carte live de Waze, c’est par ici : https://www.waze.com/fr/livemap