Présidentielles 2022 : les propositions autour de l’automobile
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Photo Unsplash
Le 14 mars 2022, les candidats à la présidence se sont exprimés et ont partagé les propositions de leurs programmes concernant le secteur automobile. Leurs interventions ont porté sur l’automobile, la mobilité, les enjeux de la transition énergétique et l’industrie automobile française face au monde.
La Plateforme automobile (PFA), les entreprises de la mobilité (Mobilians) , la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV) et la Chambre Syndicale Internationale de l’Automobile et du Motocycle (CSIAM) ont reçu les représentants des candidats à la présidence dans la salle Gaveau, à Paris.
Les entreprises automobiles ont été durement touchées par les crises récentes. En conséquence, les propositions des candidats sur le secteur automobile devaient donc être plus pertinentes que jamais.
Prix élevés des carburants
Un point qui n’a pu être évité est le prix du carburant. Bruno Le Maire, représentant le gouvernement d’Emmanuel Macron, a critiqué les solutions des candidats comme étant trop risquées pour les finances publiques.
C’est pourquoi il a proposé une mesure modérée, annonçant une remise de 15 centimes par litre sur tous les carburants à partir du 1er avril et pendant 4 mois.
De son côté, le candidat Eric Zemmour propose une limite de prix de 1,8 euros par litre, tandis que Fabien Roussel veut fixer une limite de 1,7 euros. Pour Jean-Philippe Tanguy, représentant de Marine Le Pen, il est nécessaire de réduire la TVA afin de faire de réelles économies, et il a donc proposé de réduire la TVA sur les carburants de 20 % à 5,5 %.
La place des véhicules thermiques
Lors de cet événement, le plan Fit for 55 a été discuté. Nous vous rappelons qu’il s’agit d’un plan de l’Union européenne dont l’objectif est de réduire les émissions de carbone de 55% d’ici 2030. En fait, le plan vise à faire en sorte que tous les véhicules immatriculés après 2035 soient des véhicules à émissions nulles.
Par conséquent, le projet que la Commission européenne souhaite mettre en œuvre concernerait également les véhicules hybrides. Bien entendu, cette question a suscité des partisans et des opposants, compte tenu des objectifs du projet.
En fait, plusieurs représentants des candidats ont été alarmés par ce projet car ils considéraient que la transition serait assez problématique. D’un côté, certains ont évoqué la voie d’une importation inutile de véhicules chinois, comme l’a précisé le représentant d’Eric Zemmour.
En revanche, d’autres se sont inquiétés de l’acquisition de matières premières pour la fabrication de véhicules zéro émission. Le représentant de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, a souligné qu’un conflit comme celui de l’Ukraine pourrait rendre difficile de tourner trop rapidement le dos aux véhicules hybrides.
Cependant, certains candidats étaient en faveur du plan Fit for 55. Anne Hidalgo, était totalement favorable à l’idée d’atteindre 2035 sans voitures thermiques, une idée soutenue par la porte-parole de Yannick Jadot, Karima Delli.
Tension sur la nouvelle mobilité
La transition énergétique est un aspect qui a suscité autant d’amour que de haine. Karima Delli, en particulier, était totalement favorable à l’utilisation des transports publics, proposant des investissements dans les réseaux ferroviaires et un forfait de mobilité durable pour chaque salarié.
Jacques Baudrier, représentant Fabien Roussel, a proposé une réduction de 30% des tarifs des trains et des investissements dans les vélos et les pistes cyclables, ainsi qu’un investissement de 25 milliards pour les transports publics.
En revanche, Bruno Le Maire et Xavier Bertrand ont condamné la légèreté de la réduction des voitures à tout prix, soulignant au contraire l’importance de la voiture comme outil de liberté de l’individu.
La controverse sur les ZFE
Les opinions des candidats à la présidence se rejoignent sur le sujet des ZFE. D’une part, Jean-Philippe Tanguy était totalement opposé aux ZFE, qui seront supprimées si Marine le Pen est élue.
D’autre part, le représentant de Jean-Luc Mélenchon, Eric Coquerel, a fait valoir que les ZFE provoqueraient un séparatisme social car toutes les familles n’ont pas les moyens d’acheter une nouvelle voiture. Il a donc proposé le développement du covoiturage et des transports publics à zéro émission.
De même, Xavier Bertrand, a estimé qu’il était contradictoire d’avoir promu le diesel il y a dix ans et qu’il soit désormais interdit dans les ZFE d’ici 2024.
Jacques Baudrier s’est toutefois prononcé en faveur de la mesure, mais a déclaré qu’elle devait être accompagnée d’une aide aux automobilistes.
L’avenir de l’industrie automobile française
Un autre point d’inquiétude pour le secteur automobile est l’orientation que prendront les industries françaises dans quelques années. Le ministre des finances, Bruno Le Maire, a déclaré que les véhicules hybrides et hybrides rechargeables sont l’option la plus viable. Il a également déclaré que le nombre de bornes de recharge sera accéléré et que le bonus de 6000 euros pour les véhicules électriques sera maintenu.
De son côté, Sébastien Pilard, représentant Eric Zemmour, a indiqué qu’il était nécessaire de réindustrialiser. En effet, il propose de réduire les impôts sur la production de 30 milliards d’euros et de réimplanter des zones franches industrielles (ZFI).
De même, Jean-Philippe Tanguy a précisé que la production doit être massivement relocalisée et que les cotisations foncières des entreprises doivent être supprimées.
Cependant, Anne Hidalgo se distingue un peu de ses pairs même si elle affirme n’avoir rien contre les voitures. En effet, elle a proposé de financer de nouvelles infrastructures de bornes électriques et de stations d’hydrogène ainsi que le développement massif du Retrofit (la transformation d’une voiture thermique en électrique).
- Xavier Bertrand