Fraude au compteur kilométrique : une véritable plaie pour les occasions

par JB
dans Actualité auto
— 15 Déc, 2014

Entre 5 et 12% des voitures vendues à travers l’Union européenne seraient concernées par la falsification des données du compteur de km.

Entre 5 et 10% des ventes de véhicules d’occasion sont concernées par une fraude au compteur kilométrique selon la Commission européenne. C’est un chiffre qui peut faire froid dans le dos. A 12%, on a en effet une chance sur 10 d’acheter une occasion qui a vu son compteur trafiqué un jour ou l’autre. La probabilité de rencontre cette situation augmente s’il s’agit d’une transaction entre deux pays. Dans l’ensemble de l’Union européenne, la Commission estime que ces magouilles représentent un manque à gagner entre 5,6 et 9,6 milliards d’euros.

Les premières victimes de ce système sont bien évidemment les acheteurs. Une voiture avec un compteur trafiqué coute plus cher que ce qu’elle devrait couter, forcément elle a moins de kilomètres. Et surtout elle devient dangereuse. Si vous n’effectuez plus l’entretien selon les recommandations du constructeur, le risque de pousser l’usure de certaines pièces n’est pas du tout recommandé.

Comment trafiquer un compteur km ?

Trafiquer un compteur kilométrique n’est pas vraiment compliqué. Vous achetez un boîtier spécial sur internet pour un prix autour de 150 euros. Branchée sur l’interface OBD de la voiture, cette machine électronique vous permet alors de modifier le kilométrage d’un grand nombre de voitures. C’est facile, rapide, et très difficile à tracer.

En France, l’Automobile club association s’inquiète de ce phénomène et rappelle son action régulière d’information auprès des automobilistes intéressés pour l’achat de voiture d’occasion, que ce soit en France ou à l’étranger. Le problème, c’est que l’acheteur n’est pas forcément armé pour déceler une éventuelle modification du compteur km de la voiture. Il faut donc veiller à choisir un vendeur sérieux et fiable, prendre les dispositions nécessaire avant de signer, et pas après car il sera trop tard. Vous pouvez par exemple observer scrupuleusement les factures de la voitures pour analyser l’évolution des kilométrages dans le temps. Si quelque chose vous semble louche et que le vendeur ne peut le justifier, mieux vaut ne pas prendre de risque.

Quelles solutions pour lutter contre la fraude ?

Plusieurs actions sont évoquées pour essayer d’enrayer ce problème autour de la fraude aux compteurs kilométriques. Il est par exemple question de bases de données nationales comme le Car-Pass qui existe déjà en Belgique. C’est une première approche intéressante mais qui fonctionne surtout au sein d’un même pays. Cela ne protège donc que difficilement les transactions entre pays.

L’idée serait donc de développer des bases de données à l’échelle de l’UE. Une directive autour du contrôle technique demande ainsi d’enregistrer le km à chaque fois qu’une voiture effectue un contrôle technique (tous les 2 ans en France). L’initiative est bonne mais pose encore un problème. En effet, après l’achat d’un véhicule neuf, le premier contrôle technique ne doit être effectué qu’au bout de la 4e année. Or, la majorité des fraudes au compteur se produisent avant…

L’ACA préconise de son côté de mieux sécuriser les compteurs sur chaque voiture. Un dispositif logiciel plus sûr, installé d’origine sur chaque voiture, entraînerait un surcoût de seulement quelques euros par voiture ce qui, en soit, ne représente pas grand chose.