Téléphone au volant : les chiffres qui vont vous faire raccrocher avec cette sale habitude !
0Le 19 septembre dernier est parue une étude sur la sécurité routière et l’usage du téléphone au volant, commandée par la fondation Vinci Autoroute pour une conduite responsable et menée par le Centre d’Investigations Neurocognitives et Neurophysiologiques de l’Unviersité de Strasbourg (Ci2N).
Les résultats sont sans appel : Avec ou sans kit main libre, la conversation téléphonique réduit fortement votre attention. Pour les bavards qui pensaient avoir trouvé la solution idoine pour ne pas s’ennuyer en voiture en appelant la terre entière (oui oui, on en connait tous), le message de cette étude est très clair : le kit main libre n’est pas une solution !
Car en réalité, c’est la conversation elle-même qui déconcentre et à plus forte raison si votre interlocuteur ne partage pas votre vision de la route (autrement dit, si vous vous sentez seul et donc libre).
Une série de tests a été effectuée sur un panel de 3500 conducteurs en conditions réelles sur un tronçon d’autoroute entre Paris et Charte et sur 90 personnes sur simulateurs de conduite, dans le laboratoire du professeur André Dufour au Ci2N qui ont permis d’analyser la capacité à percevoir son environnement, analyser des informations et réagir avec une certaine rapidité.
Des événements et objets ont été placés sur les 50 derniers km du parcours des conducteurs et on leur a ensuite demandé ce qu’ils avaient perçu.
Des résultats assez éloquents
- -30% d’informations enregistrées (et jusqu’à -50% dans certains cas qui demandent plus d’attention) soit une perte de -30% de la conscience de son environnement
- 40% des conducteurs au téléphone croient percevoir des informations qui n’existent pas (informations leurres)
- +20% de variation de la trajectoire du véhicule (maîtrise incertaine du véhicule)
- -50% d’activité oculaire (en particulier les mouvements horizontaux) ce qui rétrécie le champ visuel de moitié
- –12% de temps de latence pour répondre à son interlocuteur s’il n’est pas dans le véhicule (le conducteur répond plus vite car il est moins attentif à la route et plus à la conversation)
- +33% de rallongement de la distance de freinage, soit 100 mètres de plus pour une vitesse de conduite à 130 km/heure (vs. +23% ou 70 mètres si la conversation se fait avec un passager)
- Le temps passé sur la voie de dépassement augmente également car en moyenne, les conducteurs roulent moins vite : ralentissement de -7km/heure si le conducteur est au téléphone comparé à une discussion avec un passager et -15km/heure s’il ne discute pas du tout)
Ce travail de recherche démontre donc que c’est bien la discussion elle-même qui est un facteur d’hypovigilance et en particulier si l’interlocuteur n’est pas dans l’habitacle. La fondation Vinci Autoroute pour une conduite responsable suggère donc aux automobilistes d’adopter quelques habitudes simples pour plus de sécurité sur la route comme notamment :
- Si vous êtes appelé, mettre un répondeur automatique quand vous prenez le volant ou passez le téléphone à quelqu’un
- Si vous appelez quelqu’un qui conduit, pensez à lui proposer de rappeler la personne plus tard.
Ressources utiles :
Le communiqué de la fondation Vinci
Le site du Ci2N pour plus d’information sur l’émulateur de conduite automobile