Moto : proposition d’une alternative au port obligatoire d’un gilet jaune
0On parle beaucoup des avertisseurs de radar, des panneaux radars enlevés… Un peu moins des mesures qui ont été prises et qui concernent les motards. A commencer par le port obligatoire d’un équipement fluorescent pour conduire une moto. Nombre d’associations ont déjà fustigé cette idée, voire l’ont complètement ridiculisée, expliquant que cette mesure n’aurai aucun apport en terme de sécurité. Interrogée par le journal Sud Ouest lors d’une conférence sur le salon moto de Paris, la Chambre Syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (CSIAM) a expliqué chercher des solutions alternatives à cette mesure concernant le gilet jaune. Critiquer, c’est bien. Proposer d’autres solutions est en effet plus intéressant.
Le texte proposé par le Comité interministériel de la sécurité routière mentionne en effet le port obligatoire d’un équipement fluorescent. Ce qui pourrait être considéré comme assez vague. Selon Sud Ouest, le président de la CSIAM et de Yamaha France, Eric de Seynes a ainsi déclaré être en contact avec des équipementiers pour que ceux-ci proposent des équipements, et notamment des blousons de motos, déjà équipés de bandes réfléchissantes, le tout sur 5% de la surface. Il explique que ces bandes seraient intégrées sur les épaules, les bras, le dos et la poitrine.
Problème de cette mesure : son coût. Les équipements de moto coutent en effet très cher et changer de blouson ne se fait pas à l’emporte pièce, sous le simple prétexte qu’il faut avoir trois réflecteurs sur le dos. Eric de Seynes propose ainsi qu’en parallèle du développement d’équipements spécifiques, une prime à la reprise des vieux blousons soit mise en place afin d’amortir le coût d’un nouvel investissement.
Autre problème : tous les blousons de moto ne sont pas fabriqués en France et il faudrait donc leur imposer de concevoir des produits spécifiquement pour l’Hexagone. Quant au cas de motards étrangers de passage en France, non concernés par cette mesure dans leur pays, ils se verraient en faute juste après avoir passé la frontière. En bref, autant d’arguments qui vont pousser un grand nombre d’usagers à la manifestation le 18 juin prochain (la liste des points de rassemblement sur le site des usagers de la route).
Interrogé cette semaine par Paris-Normandie lors d’un déplacement au Havre, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant a annoncé qu’une rencontre allait avoir lieu avec les représentants des associations d’usagers et de motards pour discuter de la question. « Il faut que nous en discutions. D’abord, on ne veut pas leur faire porter des gilets. Ce que l’on veut leur faire porter ce sont des signes rétro réfléchissants. Les motards sont des gens qui sont en très grand danger et on ne peut pas les négliger. Ils représentent moins de 2 % des usagers de la route et 30 % des tués. On ne peut pas, en conscience, lorsqu’on est un gouvernement responsable, dire « on s’en lave les mains », a-t-il ainsi déclaré.
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