Tout ce que Carlos Tavares peut apporter au groupe PSA
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De g à D: Dominique THORMANN, Directeur Financier du Groupe Renault et Président-Directeur Général de RCI banque, Carlos GHOSN, Président-Directeur Général du groupe Renault et Carlos TAVARES alors Directeur Général Délégué aux Opérations lors de la conférence de presse des résultats financiers de 2012. Photo DR / Renault / Olivier Martin GAMBIER
Ce qui était jusque là une rumeur a été confirmé par le groupe PSA Peugeot Citroen. Carlos Tavares deviendra bien, dans le courant de l’année 2014, le numéro 1 du groupe, prenant ainsi la place de Philippe Varin. Le passage de témoin devrait, a priori, s’effectuer quand Varin aura terminé de gérer le dossier d’alliance avec le Chinois Dongfeng. Carlos Tavares est un poids lourd dans le domaine. Peut-il sortir PSA de la mauvaise spirale dans laquelle est le groupe ? Qui est Carlos Tavares ? Éléments de réponses.
Ancien numéro 2 de Renault, Carlos Tavares est un portugais de 55 ans. L’histoire avec la marque au losange s’est terminée fin août 2013. Sans réelle perspective de devenir numéro 1 de Renault Nissan, Tavares a préféré prendre les devants. « Il y a un moment où vous avez l’énergie et l’appétit pour devenir numéro un. […] Mon expérience serait appréciable pour n’importe quelle grande compagnie« déclarait-il ainsi à Bloomberg.« Je suis devenu ingénieur faute d’avoir pu être pilote ». Carlos Tavares a vécu dans l’ombre de Carlos Ghosn, l’actuel président du groupe Renault Nissan mais affichait clairement ses ambitions, pas plus tard que cet été. Il évoquait déjà la possibilité de prendre la tête d’un grand groupe comme General Motors ou Ford. Ce sera finalement PSA qui pourra ainsi bénéficier des ses compétences en matière de direction d’un grand groupe et son expérience à l’étranger.
Carlos Tavares est aussi un véritable passionné d’automobile, depuis son plus jeune âge. Il aurait souhaité être pilote, « mais je n’étais pas assez doué, ni assez fortuné. Je suis devenu ingénieur faute d’avoir pu être pilote », confiait-il au début de l’année à Challenges. Il se distingue sur ce point de son futur prédécesseur, Philippe Varin qui n’avait pour le coup aucun penchant pour l’automobile. Varin est un diplômé de Polytechnique et des Mines qui sortait d’une carrière dans l’acier quand il a rejoint PSA en 2009. De son côté, Carlos Tavares était entré chez Renault en 1981 en tant qu’ingénieur. Il a pris, en 1997, les commandes de la conception de la Mégane 2, chantier à 2 milliards d’euros qu’il a rempli avec succès.
- Carlos Tavares au côté de la Renault Twin’Run
- Tavares avec l’Alpine-Renault
Le point fort de Tavares, c’est sa connaissance à la fois du fonctionnement français et de la vente auto à l’étranger. Au cours des dernières années et dans le cadre de son statut chez Renault, il a partagé son temps entre les Etats-Unis où il dirigeait la branche américaine de Nissan, et le Japon, siège social du constructeur. Il parle indifféremment le portugais, le français et l’anglais, a de bonnes connaissances en japonais. Aux USA, il a réussi à propulser Nissan au rang du 5e constructeur qui vise aujourd’hui les 10% de part de marché. Aucun constructeur français n’a réussi à s’implanter durablement sur le sol américain. Or, le développement à l’international, c’est justement ce dont a besoin PSA. Carlos Tavares a cette dimension mondiale qui manquait à PSA.
Les chantiers qui attendent Tavares
PSA a besoin de considérablement renforcer sa place en Europe, son cœur de marché. Les marchés brésiliens et chinois sont également une priorité car le groupe n’a pas su s’y imposer. Dans les dossiers chauds du moment figure aussi la gestion du rapprochement avec la marque chinoise DongFeng. Philippe Varin doit mener à bien ce dossier avant son départ. Carlos Tavares aura alors en charge de concrétiser cette alliance, lui qui a été au cœur du lancement de l’alliance Renault et Nissan à la fin des années 1990.
Donc, au final, oui, cet homme peut apporter énormément au groupe français. Et celui-ci en a bien besoin.
Tavares n’a rien a voir avec l’affaire d’espionnage, c’est son predecesseur, Pelata qui a été obligé de quitter Renault.
Tavares est parti pour avoir fait part trop ouvertement de ses ambition de carriere…
Mea Culpa. Cela a été corrigé.