Accidents à cause de contresens : à quand des actions concrètes ?
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Des tests avec ajout de panneaux et éclairages lumineux ont été effectués sans pour autant que des décisions soient prises pour régler le problème. Photo CryzalSAS
Régulièrement, les chroniques de faits divers font état d’accidents de la circulation mettant en cause des automobilistes qui roulaient à contresens sur autoroute, ou sur des double voies. En seulement quinze jours, deux cas ses sont présentés. Le 29 décembre dernier d’abord, un octogénaire ivre (il avait 0,84 g d’alcool par litre de sang) a parcouru plus de 50 km à contresens sur l’A40 et l’A6, dans le sens nord-sud, alors qu’il roulait en direction de Paris. Cinq personnes ont été blessées dont une grièvement. Et le 14 janvier,une femme âgée de 88 ans, qui roulait à contresens sur l’autoroute A36 dans le Territoire-de-Belfort, a été impliquée dans un carambolage. Elle a été gravement blessée. Deux autres personnes ont été légèrement blessées dans cet accident. Qu’attend-on pour trouver des solutions à ce genre de problèmes ?
Un des points commun des deux exemples évoqués ci-dessus est l’âge des conducteurs. La question de la conduite à partir d’un certain âge a déjà été largement évoquée et débattue. Sans pour autant que des décisions soient prises. Selon Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, « les gens âgés ne sont pas plus accidentogènes que les autres, parce qu’ils roulent moins. Il faut donc doubler la signalétique, notamment les panneaux de sens interdits. » C’est ce qu’elle déclarait sur France Info après le premier accident, fin décembre.
Certes, le nombre d’accidents causés par des prises à contresens représente moins de 1 % du nombre total des accidents survenus sur l’ensemble de ces types de routes. C’est donc relativement faible mais la gravité y est plus importante (environ 4 % des accidents mortels). Il s’agit en outre d’une insécurité intolérable au regard de l’opinion publique et des médias. Ces deux accidents, et tous les autres dans le genre, semblent largement évitables. Les technologies dont on dispose aujourd’hui devraient permettre d’empêcher ce genre de situation. On pourrait par exemple imaginer la présence de capteurs qui, dès lors qu’un véhicule franchit l’entrée d’une bretelle à contresens, déclencheraient une barrière et des signaux lumineux.
Des expériences ont été menées dans ce sens, notamment par la DIR Ouest et qui vont dans le sens de ce que Chantal Perrichon demande. Une mise à jour de toute la signalisation a été faite au niveau des échangeurs, en renforçant les panneaux et le marquage sur les bretelles de sortie. Depuis 2000, d’autres dispositifs ont été imaginés, proposés, testés. Et aujourd’hui, rien ne s’est réellement mis en place à l’échelle nationale.