Le parlement européen sonne le glas des voitures thermiques pour 2035
1Après un vote assez serré, le Parlement européen a pris une décision. Les députés européens, réunis en session plénière à Strasbourg, ont décidé de l’avenir des véhicules thermiques à l’horizon 2035.
Un peu de contexte
L’adoption de la réglementation sur les émissions de CO2 nulles va inévitablement modifier l’industrie automobile. Toutefois, la décision d’adopter une mesure de cette ampleur ne se fait pas du jour au lendemain.
- En janvier 2022, le Comité économique et social européen et le Comité européen des régions avaient pris position sur la proposition zéro émissions CO2.
- En mars 2022, le Conseil de l’Europe a tenu des discussions sur la direction à prendre par le paquet de réformes « Fit for 55″. Ce paquet consiste en un ensemble de propositions de la Commission européenne visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
- Puis, le 11 mai 2022, le Parlement européen a organisé un débat avec la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (commission ENVI). Cette fois, la discussion a porté sur l’objectif de réduction des émissions de CO2 pour 2035. Plus précisément, il a été proposé de réduire à zéro les émissions de CO2 des nouvelles voitures.
- Le texte de régulation a finalement été approuvé en plénière le 8 juin 2022.
Une décision controversée ?
La première étape a été franchie vers la fin des véhicules thermiques. Le 8 juin 2022, le Parlement européen a décidé d’interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035.
En effet, la décision prise par le Parlement n’a pas été sans détracteurs. La validation du texte de la régulation a recueilli 339 voix pour, 249 voix contre et 24 abstentions. Les députés qui ont voté contre ont estimé que treize ans, c’est trop court compte tenu de l’impact qu’aura la régulation.
Alors, quel est l’effet de la régulation adoptée par le Parlement ? En gros, elle interdit la vente de nouveaux véhicules fonctionnant à l’essence et au diesel à partir de 2035. Cette décision a suscité des remous car les véhicules hybrides entrent également dans cette catégorie.
Plus précisément, le PPE (Parti populaire européen) a présenté un amendement dans lequel il propose une solution différente de celle des « zéro émissions CO2 ». En effet, il proposait de réduire les émissions des voitures de 90 % d’ici à 2035. Ainsi, les ventes de véhicules hybrides pourraient continuer à augmenter. Cependant, l’amendement a finalement été rejeté.
Réduction progressive des émissions
Suivant l’orientation du plan Fit for 55, le Parlement s’est prononcé en faveur de l’objectif de réduction de 100 % des émissions de CO2. Cependant, le projet de transition énergétique qu’implique cette décision est assez ambitieux.
Comme prévu, la réduction devra être mise en œuvre progressivement. Les émissions de CO2 doivent être réduites de 15 % en 2025 par rapport à 2021. De même, d’ici 2030, les nouvelles voitures particulières et les nouveaux véhicules utilitaires légers devront réduire leurs émissions de 55 % et 50 % respectivement.
Quels constructeurs sont exemptés de cette décision ?
Pour l’instant, le règlement ne s’applique pas à tous les fabricants. Un amendement a été voté en faveur des constructeurs de voitures de luxe. En effet, les constructeurs représentant moins de 1000 véhicules immatriculés par an sont exemptés de la mesure.
De même, les constructeurs représentant entre 1 000 et 10 000 voitures particulières pourront vendre des véhicules thermiques jusqu’en 2036. Cette catégorie comprend des marques telles que Ferrari, Lamborghini, Rolls Royce, Maserati et Aston Martin.
L’avenir de l’industrie automobile
Bien sûr, cette décision soulève de nombreuses questions. Comment les consommateurs vont-ils acquérir une voiture électrique bon marché ? Les industries de production vont-elles se délocaliser dans leurs pays d’origine respectifs ? Y aura-t-il suffisamment de bornes électriques pour répondre à la demande accrue ?
Il est clair que la mise en œuvre de cette mesure est un défi à tous points de vue. Les années à venir seront certainement cruciales pour la réalisation des objectifs fixés par le Parlement.
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