Metropolis II, une caricature frénétique du trafic automobile
0Metropolis II ou comment caricaturer la frénésie du trafic automobile dans une grande ville… C’est Chris Burden, un artiste californien de 64 ans, qui s’est collé au sujet. Si le nom vous est peut-être inconnu, Chris Burden est célèbre pour un grand nombre de performances montées depuis les années 70, notamment certaines, assez spectaculaires, où il s’était tiré une balle dans le bras, enseveli sous du verre, caché sur une plateforme de galeries pendant trois semaines… Bien allumé ! Mais il a aussi depuis longtemps une fascination pour les voitures qu’il a montrée dans des pièces comme B-Car (1975). Là, il avait construit un véhicule fonctionnel qui pourrait aller à 160 km/h et atteindre les 2,35 litres aux 100 km. Il y a aussi eu Trans-fixe (1974), dans laquelle il a été crucifié sur le dos d’une Volkswagen Beetle. Et voilà qu’il a sorti Metropolis II, fruit de quatre années de travail. Vu le personnage, pas étonnant que cette création surprenne, questionne et intrigue.
Metropolis II est un complexe de 55 m², fantaisiste, en spirale, portrait de Los Angeles, plus précisément des autoroutes de la ville. La structure est un enchevêtrement de 18 voies sur plusieurs collines, de ponts, de tunnels, des rampes, des viaducs, des gratte-ciel, des déversoirs et autres goulottes. Dans tout ça, la voiture domine tout. L’effet est à la fois palpitant et désorientant, improbable et hypnotisant. 1 200 véhicules Hot Wheels circulent à travers la pièce, dans une boucle continue, avec des vitesses allant jusqu’à 386 km/h.
Il travaille également sur l’intégration d’une minuscule caméra vidéo pour créer une sorte de voyage temps réel, style Google Street View avec sa ville. La pièce va être installée au Los Angeles County Museum of Art (LACMA) à partir de l’automne 2011. Afin d’éviter les carambolages et de s’assurer qu’aucun enfant ne perde un doigt, la pièce aura besoin de deux vigiles à temps plein. Quand on lui demande si cette création est censée être un portrait de la ville future, voilà ce qu’il répond : « J’ai pensé que ça pourrait l’être. Mais tout en travaillant, j’ai réalisé que c’était plus un modèle de quelque chose à la fin de son cycle de vie, celui de la voiture librement conduite. Bientôt, on tapera une adresse et on n’aura rien à dire sur la façon dont on s’y fera conduire à travers les courbes. » L’avenir dira s’il Chris Burden était visionnaire. En attendant, on peut se délecter de la vidéo Metropolis II !
Metropolis II par Chris Burden
- chris burden