Consommation de carburant : les constructeurs accusés de donner de mauvais chiffres
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La conso de carburant annoncée n’aurait pas grand chose à voir avec la réalité. Photo DR / Flickr / JaulaDeArdilla
La course à la baisse de consommation de carburant est devenue, au cours de la dernière décennie, un leitmotiv des constructeurs auto. La tendance écologique, la hausse des prix du carburant ont fait que, une voiture qui consomme peut et pollue moins dispose déjà de deux beaux arguments pour mieux se vendre. La conséquence négative de ce phénomène est pointée du doigt par un cabinet d’étude indépendant, l’institut Transport & Environment, qui constate que la conso réelle est 31% plus importante que celle annoncée par les marques. Un écart qui est tout simplement énorme ! Et qui ne semble pas être la faute de votre conduite effrénée et de vos accélérations de bourrin au feu rouge !
Cet écart aurait, selon T&E, un impact sur le budget des automobiles : environ 500 € par an ! Leur étude dresse un classement des marques qui sont les moins bonnes élèves. En tête, Mercedes, devant BMW et Ford. Suivent ensuite General Motors, Volkswagen, Renault, Fiat, PSA et Toyota. A noter qu’aux Etats-Unis, des marques vont prochainement se prendre une amende bien salée pour avoir trompé les utilisateurs. Il s’agit de Hyundai et Kia. Probablement une sanction intéressante pour faire évoluer les pratiques à ce niveau.
Des tests éloignés de la réalité
Le chiffre que communiquent les constructeurs automobiles est calculé lors de tests, appelés « NEDC » (New European Driving Cycle). Or ces tests ont plus de 20 ans ce qui peut paraître complètement archaïque quand on sait à quel point les technologies ont évolué depuis, et les législations. Lors de ce test, la voiture roule pendant 11 km, à une vitesse moyenne de 33 km/h. Est-ce représentatif de l’usage moyen qu’en font les gens ?
Lors de ce test, la température ambiante est très estivale, entre 20 et 30°C (cela permet de moins consommer lors des phases de démarrage). De même, les pneus des voitures sont surgonflés lors des tests : moins de frottement donc consommation moindre. On ne s’attardera pas sur les lubrifiants extrêmement performants utilisés, les alternateurs pas branchés, les boîtes de vitesse à 5 rapports plus légères.
A priori ce mode de calcul devrait enfin être changé. Bruxelles travaille sur de nouveaux tests, plus proches de la réalité, baptisés WLTP.