Malus automobile : un bilan à mi-2013 pas vraiment dans les clous
0Si l’on effectue un petit bilan à la moitié de l’année 2013, les collectes du malus écologique sont nettement en dessous des prévisions du gouvernement. Ce dernier avait tablé sur des recettes à hauteur de 403,6 millions pour l’ensemble de l’année. Or, à la fin du mois de juin, le malus automobile n’a rapporté que 121,5 millions d’euros. Les raisons sont nombreuses, à commencer par la principale : la chute de 42% des ventes de voitures qui émettent plus de 136 g de CO2 par km. Ce sont ces véhicules qui peuvent rapporter de l’argent. Or, au premier semestre 2013, ils n’ont représenté que 17 % des immatriculations sur les six premiers mois de 2013 (cette catégorie représentait 27% l’an dernier…).
Ce bilan a mi-parcours n’est pas vraiment dans les clous. La faute principalement à une mauvaise anticipation dans le calcul des recettes. Une mauvaise anticipation dans le calcul des recettesLe gouvernement avait en effet tablé sur le fait que 18,1 % des ventes de voitures concerneraient des véhicules avec malus éco. On a vu que ce chiffre n’était que de 17%. Le gouvernement pensait également que le malus moyen serait de 1204,7 euros. Ce chiffre a également été surestimé puisque pour les six premiers mois de 2013, il n’a atteint que de 743 euros.
A l’inverse, des dépenses en hausse
Qu’en est-il des dépenses ? Là aussi, il semble que les prévisions du gouvernement soient inexactes. Les immatriculations de voitures thermiques (bonus écologique de 200 et 550 euros) sont en effet supérieures aux prévisions. Les véhicules qui bénéficient d’un bonus de 550 euros (61 à 90 g/km) ont déjà atteint 64 351 immatriculations au premier semestre (multiplié par 3). Le gouvernement avait tablé, pour l’ensemble de l’année, sur un volume de 57 185 véhicules… Cela représente un coût de 35 millions d’euros au lieu des 31,5 prévus !
Pour les voitures qui reçoivent un bonus de 220 euros (91 à 105 g/km), elle s’avère aussi plus coûteuse. Les 255 978 véhicules qui ont bénéficié de cette aide de 200 euros sur le premier semestre ont déjà coûté 51 millions d’euros, pour une prévision annuelle de 99,3 millions. On est un peu plus dans le vrai, mais si la tendance se poursuit, les prévisions seront dépassées.
Au total et selon le site autoactu.com, à l’issue du premier semestre, l’écart entre les recettes du malus (121,5 millions d’euros) et les dépenses pour le bonus (195 millions d’euros) serait déjà de 73,5 millions d’euros.
Un marché de plus en plus vert
Paradoxalement, le chiffre qui n’est pas dans cette tendance concerne les ventes de voitures hybrides et électriques. Les dépenses de l’Etat sont en effet en dessous du budget prévu pour cette catégorie : 51 millions dépensés sur 178,5 millions d’euros prévus.
Comme le souligne un article des Echos, la conséquence de cette politique de bonus/malus est de favoriser les véhicules à faibles émissions de CO2 (hors hybride et électriques comme on l’a vu). Avec 117,58 g CO2/km en moyenne sur le premier trimestre 2013, la France se retrouve ainsi le 3e marché d’Europe le plus vertueux sur ce point, derrière le Danemark (114,45 g de CO2/km) et le Portugal (114,69 g de CO2/km). A titre indicatif, la moyenne en Europe est à 127,48 g, l’Allemagne à 136,64g…
Aller plus loin
- Détail du bonus et malus écologique en 2013
- Connaître les émissions de CO2 de sa voiture avec l’Ademe