Suppression de panneaux radar, avertisseurs radars : le point sur la situation
0Dans la cacophonie qui accompagne les questions de sécurité routière depuis quelques semaines, il semble difficile de s’y retrouver. Le gouvernement avait annoncé des mesures assez strictes le 11 mai dernier. Mais de l’eau a coulé sous les ponts depuis. Le retrait des panneaux radars avait été annoncé, il a débuté, puis s’est arrêté. Les dits panneaux devaient être remplacés par des radars pédagogiques, puis juste certains, puis en fait ils vont quand même être retirés… Idem pour les avertisseurs radars : interdits, puis de retour en grâce… Le gouvernement joue au chat et à la souris. Petit récapitulatif.
La suppression des panneaux radars
Le gouvernement s’exprime-t-il mal ? Se contredit ? Change d’avis ? Les députés qui s’insurgeaient contre le démontage des panneaux radar ont-ils mal compris le message ? C’est le flou total dans les hautes sphères. Quoi qu’il en soit, la dernière directive donnée par le gouvernement est claire : les panneaux annonciateurs de radars vont disparaître. « Certains parlementaires ont, certainement de bonne foi, compris qu’on remplacerait les panneaux avertisseurs par des radars pédagogiques. Il n’en est absolument rien », avait ainsi lâché le porte-parole du gouvernement, François Baroin, la semaine dernière. Pour ceux qui trouvaient la mesure effectivement insensée, il a d’ailleurs renchéri : « Il y aurait quelque chose de curieux, honnêtement, à supprimer un panneau pour le remplacer par un radar pédagogique plus cher et retrouver le radar répressif quelques centaines de mètres plus loin. Vous comprendrez aisément, même si on peut être dans une opposition farouche à l’action du gouvernement, qu’on ne va pas aussi loin dans l’absurdité ».
Près d’une quarantaine ont déjà été démontés et le coût de cette mesure est estimé à plus de 4,5 millions d’euros. Reste à savoir si elle sera suivie des effets escomptés, à savoir la réduction du nombre de morts sur les routes. Et des conséquences inévitables sur la perte de points et les permis de conduire.
Quid des radars pédagogiques ?
Les radars pédagogiques vont bien fleurir progressivement le long des routes de France. Mais pas avant chaque radar automatique. Claude Guéant a parlé de les positionner « sur les itinéraires accidentogènes, afin d’appeler l’attention des automobilistes sur la dangerosité de ces axes où auront lieu des contrôles par radars fixes ou mobiles ». Un peu vague. Les préfectures de chaque département ont été invitées à organiser dans les plus brefs délais des réunions de concertation pour organiser l’installation de ces radars pédagogiques. Il attend un retour avant le 15 juin. Mais le ministre de l’Intérieur a d’ores et déjà annoncé que 2200 radars pédagogiques seraient installés d’ici fin 2011, dont 200 d’ici le mois de juin.
La carte des radars ?
Cette mesure-là n’aura pas coûté un centime mais elle est belle et bien en place, que ce soit sur le site de la sécurité routière, du ministère de l’intérieur ou des préfectures. Il n’est donc plus possible d’actualiser une carte des radars à partir des sources officielles.
Les avertisseurs radars sauvés?
Une réunion a eu lien en fin de semaine dernière eu ministère de l’Intérieur sur la question de l’interdiction des avertisseurs radar. Les directeurs des principales enseignes concernées (Coyote, Wikango, Inforad…) étaient conviés à la table. Il en est ressorti un nouveau revirement de la part du gouvernement. Les voilà désormais transformés en « avertisseurs de zones à risque ». « Les informations fournies ne seront plus les mêmes, assure-t-on au ministère de l’Intérieur. Ces avertisseurs ne signaleront plus la présence de radars fixes ou de contrôles, mais ils donneront des informations sur des zones dangereuses, rappelleront la limitation de vitesse… »
Comment empêcher l’utilisation communautaire de ces engins ? « C’est possible, assure le ministère. Les fournisseurs devront contrôler les informations émises via leur système et supprimer toutes celles qui concernent les radars ». Difficile à première vue mais bon, si le gouvernement le dit…