Nouveaux radars embarqués : tout ce qu’il faut savoir
1Dès le 15 mars prochain, les radars embarqués de nouvelle génération entreront en service. A la différence des radars actuels que l’on croise le plus souvent sur nos routes (radars fixes, tronçon, caché dans un véhicule des forces de l’ordre arrêté en bord de route), ces nouveaux radars seront directement intégrés à l’avant des voitures de police ou gendarmerie. L’objectif est de pouvoir contrôler la vitesse à tout moment dans un flot de circulation. Voici tout ce que vous devez savoir sur la question.
18 départements concernés pour l’instant
Ces nouveaux radars seront déployés dans 18 départements français et au sein de 20 véhicules. Le dispositif sera bien entendu étendu au fur et à mesure du temps et la Sécurité routière évoque un rythme de 100 nouveaux équipements par an dans les 3 prochaines années. Voici la liste des département concernés, au 15 mars 2013, par la mise en place de ce dispositif concernant les nouveaux radars embarqués : Paris, Somme, Oise, Loiret, Ille-et-Vilaine (2 dispositifs), Bouches-du-Rhône (2 dispositifs), Haute-Garonne, Rhône, Nord, Moselle, Loire atlantique, Gironde, Calvados, Pyrénées orientales, Vaucluse, Loir-et-Cher, Alpes maritimes et Essonne.
Les voitures utilisées ne sont pas précisées et la Sécurité routière rappelle que n’importe quel type de voiture pourra posséder cet équipement. Certaines démos ont été faites avec des Renault Mégane. Si jamais vous souhaitez vous rappeler à quoi ressemble une Mégane, c’est par ici :-). Il est précisé que ces voitures seront banalisées et conduites par des gendarmes ou des policiers en uniforme.
Que les voitures qui doublent, pour l’instant
Le fonctionnement est relativement simple. Le radar est calibré sur la vitesse autorisée de la route empruntée. Dès qu’une voiture double le véhicule des forces de l’ordre en excès de vitesse (le radar fonctionne jusqu’à trois voies), le radar mesure la vitesse et relève les informations s’il y a excès. Celles-ci seront automatiquement envoyées au centre de traitement des radars de Rennes après la mission. L’appareil relèvera les coordonnées GPS au moment de l’infraction.
Dans un premier temps, ce système ne va concerner que les véhicules en dépassement. A termes, il devrait également concerner les voitures croisées et qui arrivent en face. Une des explications pour ce décalage dans le temps est l’homologation. Ces radars ont en effet été homologués depuis le lundi 18 février 2013 par le Laboratoire national de métrologie et d’essais (LNE) pour le contrôle en mouvement des véhicules en dépassement. Pour le croisement, l’homologation est prévue pour l’été 2013.
Une marge plus importante que les autres radars
La marge technique des relevés de ces radars est plus importante que pour les autres types de radars. Pour une vitesse inférieure à 100 km/h, elle sera de 10 km/h (contre 5 km/h pour les radars classiques). Pour une vitesse supérieure à 100 km/h, elle sera de 10% (au lieu de 5% pour les radars classiques). Pourquoi cet écart : ces radars sont faits pour contrôler les grands excès de vitesse. Les véhicules seront flashés de la façon suivante :
- à partir de 146 km/h sur autoroute
- 124 km/h sur une voie express
- 102 km/h sur une route nationale ou départementale
- 61 km/h en agglomération
Réactions
Pierre Chasseray, directeur général de l’association 40 millions d’automobilistes, à propos de la seule verbalisation des infractions en dépassement. «Cela ouvre la voie à des contestations. Au final, si le conducteur n’est pas formellement identifié, le propriétaire paiera l’amende, mais il n’aura pas de retrait de points. Si l’objectif est de traquer les chauffards, les vrais délinquants de la route qui peuvent se transformer en criminels, c’est évidemment une bonne chose. Si le but est de piéger monsieur et madame Toutlemonde, alors il y aura un sentiment de piège qui est contre-productif ».
Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. «Nous les attendions depuis des années. Il fallait une nouvelle technologie pour que, partout et à tout moment, les automobilistes respectent les limitations de vitesse. Nous saluons toute technologie permettant de sauver des vies et épargner des handicaps. Ils ne sont certes pas aussi précis que les radars fixes, mais l’avantage c’est qu’un automobiliste qui vient de passer un radar fixe pourra à nouveau être contrôlé un kilomètre plus loin».
Video en live : 9 infractions en 25 minutes
Le journal le Parisien a réalisé une vidéo au sein du véhicule. Le test est éloquant : en 25 minutes, 9 infractions constatées… (Celle-ci vient de l’AFP).
Excellent reportage l’autre jour sur Lundi Investigation, qui parle du Magazine Autoplus qui s’est amusé à superposer la carte des radars avec la carte des zones très accidentogènes : ça ne correspond pas, évidemment, la plupart des emplacements des radars fixes sont d’abord choisis… là où il y a du courant et une ligne ADSL… Espérons que ces radars sont inventés pour la bonne cause, et non pour remplir un peu plus les poches de l’Etat, tout en faisant perdre des points à monsieur et madame tout le monde, monsieur le livreur, et monsieur le commercial.
La vitesse est une cause d’accident, mais ce n’est pas la seule, si la vitesse était à ce point un problème (et non un racket), équiper tout le parc auto de lecteurs de panneaux pour ajuster la vitesse automatiquement semblerait être le vrai moyen (meilleur que de jouer au gendarme et au voleur), mais là, pas sur que ça rapporte autant à l’Etat… Une preuve de plus que les pouvoirs publics sont obnubilés par « le chiffre »…