Moteurs traditionnel et hybride rechargeable ont de beaux jours devant eux
2Comme chaque année depuis 1999, KPMG interroge des dirigeants du secteur automobile pour connaître leur avis sur les évolutions de leur secteur, les tendances et les perspectives. L’étude est intéressante et évoque un certain nombre d’enjeux de taille pour les années à venir, notamment quelles motorisations vont être priorisées ? Quel va être l’impact des marchés émergents dans le secteur de l’automobile ? Cette enquête est menée dans 31 pays, auprès des différents acteurs : constructeurs, équipementiers et distributeurs. L’enquête a été menée entre août et octobre 2012.
Motorisations : les technologies alternatives prennent du retard
L’étude confirme un fait assez intéressant concernant l’évolution des motorisations et l’arrivée de nouvelles technologies. Par manque de visibilité sur ce que vont donner les solutions alternatives (comme l’électrique, l’hydrogène), les constructeurs concentrent leurs investissement sur le moteur traditionnel et l’hybride rechargeable. Selon les dirigeants interrogés, ce sont ces solutions qui concentrent le plus grand potentiel d’efficacité dans les 5 à 10 années à venir. Pour 92 % d’entre eux, la maîtrise du coût énergétique du véhicule représente d’ailleurs le premier critère d’achat en 2012. C’est un changement clair puisqu’en 2011, la protection de l’environnement arrivait 2e et se classe 4e en 2012.
La priorité donnée au coût dépensé pour l’énergie se constate particulièrement dans les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), ce qui prouve que les constructeurs de ces pays veulent venir concurrencer les acteurs traditionnels. Mais aussi que les solutions alternatives prennent du retard. On verra ce que l’arrivée du moteur hybride air comprimé, présenté en ce début 2013 par PSA, va donner.
Par rapport au marché de l’électrique, 79 % des dirigeants interrogés soulignent le caractère indispensable des subventions publiques pour favoriser l’émergence d’une offre compétitive de véhicules électriques. Les marchés qui démontrent le plus fort intérêt par rapport au véhicule électrique sont la Russie, les USA, la Chine et l’Inde.
Marchés émergents : une nouvelle concurrence en vue
Avec les volumes qu’ils représentent, les marchés émergents attirent forcément les dirigeants automobiles. Voici quelques chiffres significatifs :
- 86 % des dirigeants du secteur estiment que les marchés auto des BRIC vont monter en puissance. Pas vraiment une surprise…
- 60 % des dirigeants envisagent d’augmenter les investissements dans ces marchés émergents. D’ici 5 ans, ils estiment que la moitié de la demande mondiale pourrait être concentrée dans ces zones.
- Les pays dans lesquels ils souhaitent investir sont, dans l’ordre, la Chine, l’Inde, la Russie et le Brésil.
- selon les dirigeants du secteur, dans les 5 années à venir, deux constructeurs occidentaux vont faire des gains de parts de marché : Volkswagen et BMW. Les autres marquent citées sont 4 chinoises : BAIC, SAIC, FAW, Geely), une coréenne (Hyundai/Kia) et un constructeur indien (Tata).
Fait intéressant, 66% des dirigeants estiment que les ventes de véhicules haut de gamme vont augmenter dans les BRIC. Alors que sur les marchés développés, 58 % s’attendent à ce que les acheteurs se tournent plus des véhicules économiques.
L’augmentation de l’urbanisation va jouer un rôle
Les villes grandissent, ce n’est un secret pour personne. Ce phénomène aura des conséquences sur la mobilité. Ainsi, 72% des dirigeants pensent que le paiement en fonction de l’utilisation réelle des véhicules va se développer. Au détriment de la propriété individuelle. Ils sont 77% à voir les marques auto s’impliquer autour des différents services de mobilité.
Bilan
Selon Laurent des Places, Associé KPMG secteur automobile, « Les forces à l’œuvre dans le remodelage du paysage automobile à échéance 2018 ajoutent une complexité évidente au business model des constructeurs. Le modèle traditionnel basé sur un seul type de moteur et la prédominance de quelques marchés bien identifiés doit prendre en compte de nouveaux paramètres, comme la disponibilité de technologies concurrentes pour la propulsion, l’émergence de nouvelles tendances comme le véhicule loué ou partagé, la connectivité à internet, l’importance désormais capitale des marchés émergents et des concurrents susceptibles de s’y développer. Nous sommes réellement dans une période décisive pour l’avenir de l’industrie ».
Retrouvez l’étude complète sur le site de KPMG
Tant qu’il restera une goutte de pétrole à exploiter, le moteurs traditionnels ont encore de beaux jours devant eux. Autant exploiter le filon jusqu’au bout ! Pas bêtes les gaillards 😉
C’est sûr que lobby écolo ou pas tant qu’il y aura du pétrole, les moteurs traditionnels resteront d’actualité. Et vu combien coûtent les moteurs plus verts de nos jours, ce n’est pas demain la veille que ça va changer!