Consommation officielle et pollution : des tests très éloignés de la réalité
1Irréaliste du point de vue de la consommation, le cycle d’homologation l’est aussi du point de vue des émissions polluantes. Les constructeurs adaptent leurs contrôles des normes sans se soucier réellement de la pollution générée par le véhicule au quotidien.
Une méthode de certification aberrante
Afin de satisfaire aux mieux les normes à respecter, les tests menés par les laboratoires de certification sont assez incroyables. En effet, on se retrouve bien loin d’un cas de figure réel avec des chiffres étonnants. Il faut environ 26 secondes à la voiture pour passer de 0 à 50 km/h qui normalement arrive à aller jusqu’à 100 km/h en moitié moins de temps ! De plus au niveau de la vitesse moyenne, on reste aux alentours de 33 km/h durant toute le cycle de mesure. Le véhicule qui reçoit le test est feux et climatisations éteints dans un environnement oscillant entre 20 et 30 degrés. Au niveau statistique, cela donne 20 minutes pour effectuer les 11 kilomètres du cycle, tout bonnement ahurissant pour une voiture moderne. Nous sommes donc bien loin des réalités du quotidien.
Mais ce n’est pas tout. Durant la phase de test, la voiture qui évolue sur un banc à rouleaux n’opère aucun changement de direction. Ce dispositif a donc incité les constructeurs à développer des directions électriques sur leurs véhicules qui du coup consomment moins d’énergie que des directions hydrauliques qui elles entraînent les roues motrices. De plus, lors du cycle il y a exactement 12 arrêts. Ces stops fréquents ont aussi généralisé le Stop & Start car il permet à la voiture de consommer moins d’énergie durant le test à l’encontre des pièces mécaniques qui sont usés par ce système. Egalement, les moments de changements de rapports étant imposés pour les boites manuelles quelque soit leur étagement, le développement des boîtes robotisées ainsi que des boites automatiques à convertisseur hydraulique est de plus en plus répandu car elle permettent d’être plus économes sur ces tests.
Pour les résultats, on arrive donc à 10 voir à 30 % de plus par rapport aux chiffres officiels. Il est donc nécessaire de recourir à un cycle de certification qui fait ressortir des résultats plus réalistes. Le plus optimal serait donc un cycle qui puisse être testé sur toutes les catégories de voitures à l’international, chose difficile à établir aujourd’hui à cause de la différence de conduite de chaque région du monde.
WLTC : le futur cycle du changement
WLTC, le Worldwide harmonized Light duty driving Test Cycle, est un cycle imaginé par un groupe de l’ONU à Genève qui aurait établi de nouvelles contraintes au test de certification : accélérations plus fortes, vitesse moyenne relevée à 46 km/h et version la plus lourde du véhicule utilisée sur le banc. De plus, les changements de rapports s’effectueront en fonction du régime moteur et plus en fonction d’une vitesse fixée au véhicule. Des mesures « hors cycle » seraient même misent en place, afin de voir si les résultats ne divergent pas excessivement par rapport au test sur banc à rouleaux.
Constructeurs et Lobbying
Ces nouvelles mesures viendraient bouleverser les constructeurs automobiles car elles vont faire augmenter les émissions de CO2 actuelles qui sont erronées et déterminer les options en terme de dépollution. Mais la dynamique a l’air d’être en place puisque des pénalités seraient de rigueur dès 2015 pour ceux qui dépasseraient les objectifs de l’Union Européenne. D’ici 2020, les émissions devraient être d’en moyenne 95 g/km. Entre les vieux diesels et les véhicules qui vont voir leur moyenne d’âge augmenter, le lobbying des constructeurs est marqué pour essayer d’obtenir le report de ces contraintes et de ce nouveau cycle WLTC qui devrait voir le jour d’ici 2017.
C’est sur que faire passer des tests dans des conditions bien éloignées de la réalité, ça doit en arranger certains !