18% des conducteurs avouent avoir eu des somnolences sévères au volant
1Un conducteur sur cinq qui reconnaît avoir eu, dans les trois mois précédents, un épisode de somnolence au volant de leur voiture… Ce n’est pas rien. Ce chiffre sort d’une enquête scientifique sur l’hypovigilance* pilotée par l’Unité du Sommeil de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) et commandée par la fondation VINCI Autoroutes. Ces 18% évoqués par l’étude sont des cas dits de somnolence sévère. Il s’agit d’un moment où les conducteurs vont sentir qu’ils s’endorment au volant et être obligé de s’arrêter. Ça, c’est dans le meilleur des cas…
Le cas des presqu’accidents
L’autre cas est ce que l’on appelle un presqu’accident. S’il vous est déjà arrivé de somnoler au volant, vous comprendrez rapidement de quoi il s’agit… On ne sent pas arriver la fatigue, voire on lutte avec acharnement contre elle. Et on se réveille après un mouvement de volant et un gros risque d’accident… C’est ce genre de situation qu’une personne sur cinq reconnaît avoir vécue dans les trois mois. Voici quelques chiffres qui parlent d’eux-mêmes :
- L’étude fait ressortir que 42% des conducteurs déclarent ainsi avoir roulé sur des bandes sonores délimitant la bande d’arrêt d’urgence au cours de l’année précédant le trajet. Parmi eux, 15,8% en raison d’un épisode de somnolence et 71% à cause d’une distraction.
- Près d’un conducteur sur 10 (9,4%) déclare avoir évité de justesse un accident au cours de l’année écoulée, en raison de somnolence ou de fatigue.
- Sur autoroute, 40% des accidents mortels ont pour cause la somnolence ou la fatigue selon l’Association de sociétés françaises d’autoroute (Afsa). Cela en fait la première cause de mortalité sur autoroute.
- La somnolence est aussi responsable de 15 à 20% des accidents sur l’ensemble du réseau routier français.
Pourquoi cette augmentation de somnolence au volant ?
Bernadette Moreau, déléguée générale de la Fondation Vinci Autoroutes, invitée sur « RTL Midi » pour évoquer le sujet, a livré son analyse sur la question. La raison principale serait une baisse du nombre d’heures de sommeil des Français depuis une quinzaine d’année, en moyenne de 20 minutes par nuit. Cette baisse chronique a inévitablement des répercussions sur le quotidien des gens, et notamment sur la conduite. A ce déficit chronique de sommeil s’ajoutent des lacunes ponctuelles.
Bernadette Moreau cite ainsi le cas des départs en vacances où le sommeil pâtit souvent du temps nécessaire à la préparation du voyage ou des départs nocturnes. Selon l’étude, 31% des conducteurs reconnaissent un manque d’au moins 1 h de sommeil au moment de partir en vacances par rapport à leur temps de sommeil habituel. Et parmi eux 59% n’en ont pas conscience, et ne mesurent donc pas vraiment les risques encourus. Rien de rassurant, d’autant que le chiffre a été doublé par rapport à une étude similaire réalisée il y a 15 ans…
Voici la vidéo de l’émission sur RTL :
Mesures et prévention ?
Bernadette Moreau résume ainsi plusieurs points importants
- Améliorer l’hygiène du sommeil, à sa quantité et à sa qualité
- Avant de partir pour de grands trajets, faire une nuit complète de sommeil
- Éviter de partir la nuit. Les conducteurs qui ont le plus d’épisodes de somnolence sont ceux qui roulent de nuit
- S’arrêter régulièrement, toutes les deux heures
- Savoir détecter les signes de somnolence et s’arrêter si besoin : raideur dans la nuque, paupières qui tombent, courbatures, commencer à bouger sur son siège
Ceux qui prennent l’autoroute auront également noté que, depuis plusieurs années, des messages préventifs sont affichés sur les panneaux d’autoroute. La Sécurité routière compte également s’emparer de ce sujet. Des initiatives se mettent en place comme, l’été 2011, cet hôtel à sieste sur une aire de l’A6. Enfin, certains véhicules commencent à mettre en place des systèmes électroniques qui visent à détecter cette somnolence en conduisant. C’est le cas notamment de la dernière Ford focus, véritable concentré de technologies et équipées d’un détecteur de somnolence.
*Enquête réalisée à partir d’un questionnaire soumis à 3 500 automobilistes en un mois, par des étudiants encadrés par des médecins
Le sujet est d’ailleurs à l’étude au CNRS ! Les scientifique tente de mettre au point un technologie embarquée pour lutter contre la somnolence au volant !
Pour en savoir plus rendez-vous ici : http://www.mister-blogauto.com/les-dossiers-du-doc-pierrot/lumiere-bleue-anti-somnolence/
A très vite les amis !